Le devoir, en formation à distance, est un élément fondamental dans le processus pédagogique, bien plus qu’en formation présentielle.
Pourquoi ?
Parce que ce travail effectué par l’élève est le signe fort et « visible » de la progression pédagogique. En présentiel, l’enseignant dispose de plusieurs paramètres de contrôle pour juger l’élève. En formation à distance, le devoir reste une pièce maîtresse, voire unique, du feed-back pédagogique du candidat.
D’où la question : « qu’est-ce qu’un bon devoir par correspondance ? »
7 points appellent une réflexion sur ce sujet :
Trop d’élèves se lancent avec fougue sur le devoir avant même d’avoir assimilé la leçon !
Apprendre un cours ou une leçon ne consiste pas seulement à lire les pages concernées. Il faut être capable de le restituer avec ses propres mots, voire à y ajouter une réflexion personnelle. Il convient de le restituer par écrit, car c’est la méthode qui structure la pensée.
Après avoir pris connaissance du sujet, quelques idées peuvent être jetées sur une feuille blanche. Mais il ne faut pas faire le travail tout de suite. Un certain mûrissement est nécessaire.
Chaque jour apporte son lot d’idées nouvelles. Cela évite de se dire, après avoir expédié le devoir, « Ah ! J’ai oublié de traiter tel ou tel point ».
Dans la plupart des matières, il faut faire un plan. Trop de devoirs n’ont pas d’introduction et commence ex abrupto « Je ne suis pas d’accord avec la réflexion… ».
De même, un plan évite d’oublier la conclusion, indispensable pour ouvrir le sujet.
Avec les SMS et autres technologies modernes de pointe, l’orthographe n’est pas sortie vainqueur de cette évolution. Les fautes d’orthographe et de français sont mises allègrement sur le compte de la nouvelle technologie… mais il ne faut pas se voiler la face : les fautes d’orthographe et de français représentent toujours un handicap dans le monde professionnel ou privé. Combien de cadres, lors de réunions, hésitent à aller au paper-board, terrorisé par ce handicap.
L’orthographe n’est pas seulement un problème « d’esthétique ». Il accapare l’attention du lecteur au détriment du fond. Et puis au pays des grands écrivains, des codes, des multiples déclarations écrites, il est de bon aloi de savoir écrire correctement.
Des élèves se contentent parfois de reproduire des parties du cours. Ce n’est pas acceptable car le professeur ne peut connaître le degré de progression de l’élève. Ce « copier-coller » trop utilisé (y compris sur des développements copiés sur Internet) ne fait pas progresser pédagogiquement l’élève et agace le professeur qui « sent » la reproduction.
Enrichir son propos par une réflexion personnelle, un vécu ou une recherche (limitée) ne peut que valoriser son travail surtout quand il s’agit d’un adulte riche en vécu.
Quelle que soit la note obtenue, le candidat doit étudier, en retour, son travail contrôlé afin d’améliorer encore les travaux suivants.
7 points, 7 conditions pour réussir un bon devoir par correspondance. Il ne s’agit pas seulement d’obtenir une bonne note. Le devoir aboutit à un sentiment extraordinaire : celui d’être satisfait du travail accompli…
Jean-Pierre Lehnisch
Président Directeur Général du CNFDI
Docteur d’Etat en droit
Licencié ès lettres
Expert en Enseignement à Distance et auteur des ouvrages :
1. « Enseignement à distance, droit et pratique »
1ère thèse d’Etat sur l’enseignement à distance
2. « L’enseignement à distance »
Collection Que sais-je / PUF
3. « Enseignement à distance et formation professionnelle continue »
Ed. ESF / Ed. d’organisation